
DANS CET ARTICLE
Introduction
Le 18 janvier dernier, le Parlement européen et le Conseil de l'UE ont annoncé qu'ils étaient parvenus à un accord provisoire sur le paquet AML. Ce paquet, qui comprend des règlements provisoires et une proposition de sixième directive, constitue une étape cruciale dans le renforcement des efforts de l'UE pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Composition du panel
- Charlotte Gounot : Directrice financière de DeFacto, ancienne directrice générale du Trésor et ancienne membre du cabinet du ministère français de l'économie et des finances.
- Arnaud Schwartz : fondateur de Marble et ancien directeur de l'exploitation de Shine.
- Aymeric Boëlle : Cofondateur d'Ondorse et ancien avocat spécialisé dans la réglementation.
Principaux enseignements
- Des règles du jeu équitables dans l'UE : Le nouveau siège de l'AMLA (Autorité de lutte contre le blanchiment d'argent) sera établi à Francfort, ce qui témoigne d'un engagement en faveur d'une application uniforme de la législation dans tous les États membres de l'UE.
- Pression réglementaire accrue : l'attente de mesures réglementaires renforcées en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme souligne la position proactive de l'UE dans la lutte contre la criminalité financière à l'échelle mondiale.
- L'AMLA prévoit la surveillance des une sélection d'établissements de crédit et d'institutions financières qui présentent un risque élevé dans plusieurs États membres et qui sont présents dans au moins six pays.
- L'AMLA dirigera les équipes de contrôle conjointes chargées de superviser et d'inspecter les entités obligées sélectionnées.
- Le premier groupe sélectionné comprendra 40 institutions financières.
- Entités obligées élargies: Les fournisseurs de comptes de services de paiement (PSAN), les vendeurs de produits de luxe, les clubs de football professionnels et les agents sont des ajouts notables.
- Particuliers fortunés (HNWI): La surveillance accrue des HNWI nécessite des mécanismes d'identification et de suivi robustes, en particulier pour les institutions bancaires privées, surtout lorsqu'il s'agit de gérer un grand nombre d'actifs. Tout manquement à cette règle sera considéré comme un facteur aggravant dans le régime de sanctions.
- Le règlement n'a défini aucun seuil.
- Priorité aux pays à haut risque: Les exigences de conformité seront renforcées pour les entités traitant avec des pays à haut risque identifiés par le Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI).
- Le seuil de l'UBO reste fixé à 25 %. La règle est harmonisée entre les États membres.
- Limites des transactions en espèces: Tous les pays de l'UE fixent une limite uniforme de 10 000 euros par transaction pour les paiements en espèces.
- Les transactions entre particuliers et entreprises sont plafonnées à 1 000 euros.
- Les entités soumises à l'obligation devront faire une déclaration de culpabilité à l'égard des personnes qui effectuent une transaction en espèces d'un montant compris entre 3 000 et 10 000 euros.
La 6ème directive AML
- Registres des bénéficiaires effectifs (UBO) : La directive met l'accent sur la vérification des informations relatives aux bénéficiaires effectifs ultimes (UBO) par les registres nationaux, avec des exigences supplémentaires en matière de vérification.
- Coopération transnationale au sein de l'UE: Les équipes communes de surveillance (ECS) facilitent les efforts de collaboration, en particulier pour les institutions financières transfrontalières, afin d'améliorer le respect de la réglementation et la surveillance.
- Obligations de déclaration FICOBA: L'obligation de déclaration FICOBA (déclaration des comptes ouverts aux autorités fiscales) dans chaque pays d'opération de l'UE sera uniformisée, alors qu'elle était auparavant exclusive à la France.
Que manque-t-il ?
- Efficacité de la vérification de l'UBO: Bien que l'intention soit là, nous ne verrons pas d'améliorations de sitôt car l'autorité a un an pour préparer la méthodologie et les registres nationaux auront quatre ans pour la mettre en œuvre.
- ID DE L'UE. Régime: Le régime actuel d'identification de l'UE pourrait manquer de pertinence en 2024 (en particulier la 6ème mesure disponible dans le Code Monétaire et Financier), avec des vulnérabilités potentielles aux activités frauduleuses telles que les contrefaçons profondes.
- En outre, il n'y a pas d'alignement entre les textes LCB/FT, PSD2/3 et eIDAS 1/2 sur la vérification de l'identité.
- Normalisation des rapports SAR: Il n'a pas encore été question d'un cadre normalisé pour les rapports sur les activités suspectes (SAR).
- Facilitation pour les tiers: Il n'existe aucune initiative visant à faciliter l'introduction de tiers et l'échange de documents entre les institutions financières.
Merci de votre attention.
Un grand merci à Charlotte Goudot, qui a partagé son expertise et ses réflexions sur ce nouveau paquet et ses impacts possibles sur les fintechs !
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