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9 mai 2023
La prévention du blanchiment d'argent permet également de lutter contre la criminalité environnementale.

Déchets d'enterrement
La France dépense environ 18 milliards d'euros par an pour la gestion des déchets. Le traitement adéquat des déchets exige un respect strict de la réglementation et des investissements financiers importants. Compte tenu des coûts de traitement, certaines entreprises se tournent, par nécessité ou par opportunité, vers des opérateurs proposant des services d'élimination des déchets à des prix compétitifs. Ce segment économique a été infiltré par des trafiquants qui facturent des services qu'ils ne fournissent pas (abandon, enfouissement, décharges illégales, dissimulation de matières dangereuses).
Que faut-il rechercher ? Un critère d'alerte pour les prestataires de services de paiement qui gèrent les comptes des entreprises de gestion des déchets est l'absence de dépenses correspondantes aux services facturés. Le blanchiment d'argent dans le trafic de déchets implique également des cas de corruption d'agents publics.
Trafic d'espèces sauvages
Le trafic d'espèces sauvages protégées est également très répandu, et les enquêtes menées en France portent notamment sur le trafic de civelles (jeunes anguilles), qui sont menacées par la surpêche et très prisées par les consommateurs.
Par ailleurs, la récolte illégale d'espèces endémiques (concombres de mer en Nouvelle-Calédonie, vessies natatoires de certaines espèces guyanaises) est en augmentation dans les territoires d'outre-mer. Les espèces chassées/pêchées illégalement sont transférées à l'étranger à l'aide de faux certificats et de sociétés fictives ; les criminels emploient souvent une main-d'œuvre non déclarée, ce qui constitue un délit de travail dissimulé. Les paiements sont ensuite envoyés en parallèle, ou après réception des marchandises, par le biais de diverses méthodes de blanchiment d'argent : sociétés fictives, comptes bancaires intermédiaires multiples, faux relevés de transactions, "mules", etc. Ces paiements, rarement déclarés, relèvent également du délit fiscal.
Conclusion
L'exploitation illégale de l'or est un autre exemple de produits blanchis issus de la criminalité environnementale. En Guinée française, ce trafic rapporte 10 à 12 tonnes par an, soit environ 500 à 750 millions d'euros.
Les mesures préventives mises en place au sein du secteur financier doivent également contribuer à la détection du blanchiment d'argent lié à la criminalité environnementale, ainsi que des autres infractions qui y sont associées, telles que la corruption active ou passive, au même titre que les autres infractions sous-jacentes !
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